La définition de l’asthme sévère a peu changé au fil des années ; faisant globalement référence à la charge thérapeutique nécessaire à un bon contrôle des symptômes. Sa prévalence est estimée entre 3,6 % et 13 % des asthmatiques. Le recours à la corticothérapie orale reste nécessaire dans certains cas réfractaires à un traitement inhalé optimal.
Étudier les caractéristiques cliniques, biologiques et fonctionnelles des patients présentant un asthme corticodépendant.
Étude rétrospective portant sur les dossiers de patients asthmatiques ayant été hospitalisés et/ou suivis à la consultation de pneumo-allergologie de janvier 2017 à juillet 2019.
Parmi 823 dossiers de patients asthmatiques colligés sur la période d’étude, 46 patients (5,5 %) avaient un asthme sévère dont 16 patients (1,9 %) présentaient un asthme corticodépendant. La moyenne d’âge était de 59±13,41 ans. L’asthme était tardif chez 10 patients, apparu au-delà de 40 ans. L’ancienneté moyenne de l’asthme était de 17,31±7,02 ans. Un antécédent d’asthme aigu grave était retrouvé chez 5 patients. L’asthme était associé à d’autres comorbidités : hypertension artérielle (7 patients), reflux gastro-œsophagien (4 patients), obésité (6 patients). Dix patients avaient une rhinite associée, 3 patients avaient une allergie cutanée, et 2 patients avaient une intolérance à l’aspirine. Le taux d’éosinophiles sanguins était supérieur à 500 el/mm3 chez 6 patients et le taux d’IgE totales était supérieur à 150 kUI/L chez 4 patients. Sur le plan spirométrique, le VEMS moyen était de 63,16±15,69 % de la valeur prédite. Neuf patients avaient un TVO fixe. Tous les patients étaient sous association de corticoïdes inhalés et de bêta 2 mimétiques ; 12 patients avaient en plus un anticholinergique. La dose moyenne de prednisone per os était de 18,53±4,08mg/jour. Le nombre moyen d’exacerbations au cours de l’année précédente était de 2,5.
L’asthme sévère corticodépendant est un asthme tardif, responsable de dépenses importantes de la santé. Notre série montre des phénotypes cliniques et biologiques différents. Une approche personnalisée faisant appel aux biothérapies permettrait d’améliorer la prise en charge.
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Publié par Elsevier Masson SAS.